lundi 26 janvier 2009

11 - Jour de vent

Vidéo : "Elle, Éole et moi"

Je marchais d'un pas allègre sur une route de campagne, heureux de me retrouver loin de la ville. Autour de moi, rien que des étendues champêtres. Un vent fort de décembre soufflait continuellement sur la plaine. J'entendais bourdonner le ciel agité : un vrombissement formidable qui ressemblait aux orgues sourdes de l'Univers.

Le paysage arrosé par les flots éoliens m'apparut bientôt dans toute sa beauté originelle, sa splendeur primitive : les arbres ployaient par bouquets entiers, prêts à craquer, de grands oiseaux intrépides aux élans brisés étaient repoussés vers des hauteurs vertigineuses par quelque bourrasque, tandis que de lourds nuages filaient à vive allure en direction de l'horizon... C'était majestueux et sauvage, grandiose et effrayant.

Nulle âme dans ce décor tempétueux. J'étais seul avec le ciel en furie et ses hôtes malmenés, des oiseaux de haut vol. Ces derniers étaient tantôt pareils à des diables hantant les nues, tantôt comme des crucifix planant au-dessus du monde : certains croassaient, d'autres chantaient. C'était à la fois lugubre et gracieux, inquiétant et joyeux, étourdissant et mélodieux. Les profondeurs célestes prenaient subitement des allures épiques, et les ailes qui sillonnaient l'azur venté avaient l'envergure des grandes, solennelles circonstances. Le ciel sous la tempête m'apparaissait à la fois proche et mystérieux, intime et lointain.

Et moi je marchais la tête dans le vent, la semelle leste, l'âme légère, le coeur battant. Et je voyais des événements à venir dans le chaos des airs, des présages dans les ballets aériens, des révélations dans les ailes déployées des voltigeurs qui luttaient comme par jeu contre le bras d'Éole...

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.