jeudi 29 janvier 2009

58 - Du trottoir au couvent



Vidéo : "Quai des larmes"

C'était une mauvaise mère, une médiocre épouse, une excellente putain. Elle aimait surtout le vice, la mollesse, l'argent facile. Et les amants éphémères soumis à ses tarifs.

Elle n'inspirait que répulsion chez les honnêtes gens, mais était très appréciée des voyous, des débauchés et des notaires, ses réguliers clients.

Elle détestait la vertu, haïssait la décence, adorait son curé. En effet, la piété la plus profonde était le grand paradoxe de sa personnalité. C'était une sainte putain. Ou plutôt une putain sainte. Elle partageait son temps entre piliers d'églises et réverbères.

Un jour elle fut touchée par la grâce. Elle commença alors par ne plus faire payer ses clients les plus assidus. Seulement les oiseaux de passages. Puis très vite elle finit par devenir la maîtresse des sans-le-sou. Elle avait commencé par aimer l'argent, elle avait fini par aimer les hommes.

Elle quitta son foyer, renia sa famille, abandonna époux et enfant pour finir ses jours dans un couvent où nul ne la revit plus jamais.

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.