samedi 24 janvier 2009

11 - Le glaive de l'esthète

L'esthète aimait les femmes.

Il chérissait leurs pieds, suivait leurs pas, s'attachait à leurs chats, s'affichait avec leurs appas, pressait leurs châles, surveillait leurs passages, provoquait leurs larmes aussi : notre héros était un amant féroce.

Il y avait deux Z dans son nom en quatre parties. Il prenait ces Z pour des ailes. Ou plutôt il prenait les L pour des zèbres. Enfin, dans ses ivresses esthétiques il confondait les choses avec les idées, les étoiles avec les fioles, la Lune du soir avec la une du journal. Précisons que ce petit "Machia-nova" de par sa naissance avait hérité d'un trésor sans prix : une particule.

Et, chose notable, le sybarite tenait à exercer souverainement les droits conférés par le port de sa particule auprès non seulement de ses femelles conquêtes mais également des gens de peu, ses éternels ennemis.

Ainsi il exigeait que ce qu'il appelait "la gent impie", c'est-à-dire le peuple des sans-particules, lui rende d'inconditionnels hommages en vertu de sa glorieuse condition de "particulé". Évidemment, étant donné que rares étaient les "impies" acquiesçant à ses vues, il était fort peu souvent honoré par ce côté de sa personne.

Seules les femmes de coeur et d'esprit acceptaient de céder à son caprice d'artiste. D'elles, le raffiné despote revendiquait la jouissance de droits de plus en plus totaux.

Toutes cédaient. Aucune ne se plaignait. Il faut préciser que pour faire taire toute contestation notre dandy avait un magnifique secret.

Cet argument de taille propre à faire oublier les rigueurs de son caractère fantasque consistait en sa belle, grosse, puissante et très habile...

Plume.

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.