dimanche 25 janvier 2009

155 - Epris d'esprit

L'honnête homme méprise travail rémunéré, moteur à explosion, autorité républicaine.

Le bel esprit travaille pour rien, se donne de la peine pour la gloire des étoiles, la beauté du geste.

Il se déplace volontiers à dos d'âne, parcourt avec assiduité la campagne à vélocipède. Sa moralité est au-dessus des obligations légales. Sa fierté consiste en un mode d'existence anachronique, aberrant, hautement aristocratique.

Oisif, l'homme de bien n'a pas le souci de se nourrir, tel le vulgaire, mais celui de se préparer à la mort. Esthète, il chante aux funérailles de ses amis, se lamente sur la laideur de ses maîtresses, lève son verre à la mémoire des vivants. Hautaine, fielleuse et charitable, l'âme de noble qualité pose un regard plein de morgue et de pitié, de cynisme et de compassion sur ses semblables mieux lotis que lui. Envers les pauvres gens, il adopte une attitude résolument égale, définitivement équivalente.

Fortunés, bancals, vicieux, gourmets, égoïstes, indifférents, laborieux, tous sont considérés par la haute figure comme des frères glorieux et pitoyables, étranges et familiers, chers et importuns.

Solitaire, studieux et désinvolte, le beau penseur affectionne la compagnie des fantômes. Ses songes sont peuplés d'astres obscurs et luisants. Il dédie ses insomnies aux muses, à la spectrale étoile, à l'Amour.

La Poésie le hante de la naissance à la mort.

L'homme de valeur se reconnaît à son front illustre, à sa chaste éloquence, à ses dentelles crasseuses : l'esprit supérieur est un mortel indéfinissable.

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.