samedi 24 janvier 2009

8 - La paix des burnes

La paix par l'épée ?

Maints défenseurs de la cause martiale au langage officiel, au ton solennel, au maintien étriqué, à la morale étatique rigide et au discours sottement autoritaire répandent autour d'eux le venin d'une pensée mortifère. Par martelages de propos patriotiques et grosses voix interposés.

Chez les jeunes gens qui ont l'esprit encore assez impressionnable -ou disons faible- pour adopter ce moule funeste et plus pernicieusement pour associer leur phallus à la forme d'un canon, ce genre de manipulation mentale fait des ravages.

Tourner en dérision les meneurs doués d'une naturelle autorité, ridiculiser et savoir résister à ces grosses pointures militaires à la voix sonore, à la carrure imposante, au charisme auguste, au verbe haut, à la mâchoire carrée et à la personnalité de fer, bref réduire ces promoteurs de la pensée martiale à de vulgaires paires de couilles ambulantes est encore le meilleur moyen de les contrer.

Leur sinistre charisme résulte d'un processus psychologique parfaitement primaire (et même parfois purement vestimentaire) qui fait que leur pouvoir est fondamentalement, humainement illégitime. Mais ils ont une grosse voix, des cocardes officielles sur la tête, des couleurs vives sur les épaules, une bonne paire de couilles. Cela suffit pour leur conférer un indiscutable prestige auprès des faibles, des dociles, des lâches, des sots.

Mes détracteurs patriotes convaincus par la morale de leurs précepteurs guerriers, quant à eux, portent une cocarde morale, des épaulettes verbales, des couleurs mentales et tentent d'exercer non sans abus leur petit pouvoir officieux de coquelets, bien dressés sur leurs ergots, en me martelant le discours étatique si cher à leur coeur probe, imbus de leur honnêteté cérémonieuse.

Seulement, leur morale mensongère n'a pas de prise sur moi. Je ne dis pas qu'ils sont mauvais, je dis qu'ils se trompent. Parce que je ne suis pas un volatile, parce que j'ai su neutraliser mes petites passions guerrières de coq moyen, je ne me rallie pas à leur chant.

Il y a trop de couillus mal contenus sur Terre. La guerre est simplement une histoire de couilles. Nous en avons fait une affaire d'État, de politique, d'idéologie.

Voilà encore une des grandes impostures de l'Humanité.

Fondamentalement, la pulsion martiale provient du fait que l'homme est un mâle. La guerre est une affaire d'hommes, pas de femmes. C'est tout simplement hormonal. L'explication n'est pas autre qu'une basse affaire de couilles. Ensuite on justifie par des raisons politiques, religieuses, idéologiques. Certains y croient vraiment. Ou font mine de croire à des raisons supérieures, alors qu'en fait la vraie explication de la guerre est dans le pantalon. Parce que l'homme est sévèrement burné, il a l'instinct guerrier en lui. Le mâle est un guerrier congénital.

Lorsque l'on plonge dans les racines du mâle, la guerre chez lui se résume à un combat de coqs. La politique, l'idéologie, la justice viennent après. La guerre est avant tout une histoire d'hormones.

De là, on pourra tirer toutes les conclusions possibles... Seuls ceux qui maîtrisent leurs flux hormonaux ont atteint une certaine sagesse. Pour les autres, pour ceux qui bouillent à l'idée de se faire toiser par un autre coq, moi je dis : il faut couper !

Si vous n'êtes toujours pas en paix avec les Boches, les musulmans ou les rouges, un conseil : faites-vous couper les couilles. Vous verrez la vie beaucoup plus sereinement. Neutralisez vos passions de petits mâles hargneux, et vous gagnerez une grande paix intérieure. Vous pourrez ensuite voir passer un panache de plumes arrogantes dans la basse-cour en toute indifférence.

Ou plutôt, en toute sagesse.

La meilleure façon de faire cesser les guerres est de castrer les belligérants. Transformer les loups en doux agneaux. Bien sûr il faudrait d'abord commencer par castrer les hommes politiques au pouvoir. Ensuite on descendrait dans la rue pour régler au cas par cas les menus problèmes de petits coqs belliqueux.

Militaires, si vraiment vous voulez construire la paix, coupez-vous les couilles.

Pacifiez le monde en commençant par vous pacifier vous-même. Et pour cela, une seule solution : couper !

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.