mercredi 12 juin 2013

147 - Le temps


Je suis seul ce soir.

Je sens le poids du passé, et je respire ses odeurs de fauve et de rance, comme un terreau retourné, comme un corps soulevé. J'étouffe dans mon silence, et meurs de vivre. Ma mélancolie me renvoie ses effluves fermentés. Comme si le passé avait fini par tourner. Soucieux pour tout ce qui est futile (tout ce qui ne se rapporte pas à l'avenir économique, alimentaire), je suis parvenu au bout de mes inquiétudes. Où sont les beaux jours de l'amour ? Dans le passé, comme toujours. Enracinés, énumérés dans mes souvenirs. Ressassés. Il paraît qu'il vaut mieux regarder en face de soi, dans l'avenir.

Mais je le connais bien mon avenir. Je ne suis pas de ces fous qui mettent leurs plus beaux jours dans le futur : les miens sont restés dans le passé.

La mélancolie ne vaut-elle pas mieux que l'espoir, quand celui qui espère attend de devenir enfin mélancolique, sachant que la mélancolie est une délicieuse souffrance ?

Je n'espère vivre que des jours dignes de rejoindre un passé dolent, sacralisés par la mélancolie, le regret, la langueur, le deuil, les larmes.

Je suis seul ce soir, et mon souffle est pour vous.

VOIR LA VIDEO :

http://www.dailymotion.com/video/xsr4yd_le-temps-raphael-zacharie-de-izarra_news

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.