vendredi 14 juin 2013

234 - Sous la fange 2


Pieds nus dans les ordures, le front sale, les mains puantes, le corps décharné, il cherche des trésors dérisoires dans l’amas de détritus.

Intouchable issu des bas-fonds de Calcutta, nourri depuis toujours de misère et de peines mais détaché de toute vanité, il ne prend plus la peine de se redresser et passe son existence à quérir misérable pitance pour mieux s’éloigner des artifices de la vie. Destin austère qu’il a choisi de son plein gré...

Ou plutôt qu’il a décidé de ne pas fuir.

Conscient de n’être qu’une brise sur cette Terre, simple poussière dans le Cosmos, passager parmi tant d’autres dans le temps qui passe, il contemple le monde avec profondeur et légèreté, sans regret ni passion.

De temps à autre il lève les yeux vers l’horizon, plein d’espérance. Ce n’est pas un bien-être vulgaire qu’il attend, non une promesse de confort, d’or ou de feux factices. Il ne veut pas être riche d’apparences, de gloires temporelles et de jouissances profanes.

Seul l’infini l’intéresse.

Il souffre mais il n’est pas triste. Tous les hommes souffrent, il le sait. Il est même joyeux. Paisible, par-delà sa vie de rat, parce qu’éloigné des pièges d’un bonheur terrestre voué au néant.

Il fouille dans les déchets pour s’alimenter au jour le jour et poursuivre sans illusion son âpre route jusqu’à la mort.

Et pourtant la vue du ciel, des êtres rampants, des plantes, des cailloux et des autres humains le rend léger, bienveillant, souriant.

Une lumière le tient en éveil : en lui brûle l’Amour.

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.