mercredi 12 juin 2013

168 - Les lourdauds de Lourdes

Tout comme il y a des sommets d’intelligence et des gouffres de bêtise dans l’Humanité, il y a une hiérarchie bien tranchée dans les manifestations de la piété catholique.

Aux antipodes des monastères austères, des âpres, sombres édifices romans et vertigineuses cathédrales gothiques, Lourdes remporte la palme de la ferveur de masse.

Mecque de la religiosité populaire la plus criarde, la ville à la fameuse grotte attire hordes de lourdauds, cars de crétins et trains de tarés en quête de merveilles et miracles à portée de leurs pieds.

Baignant dans une imbécile ambiance bon enfant, les pèlerins aux mines grossières, aux faces rougeaudes, aux fronts ordinaires, auto suggestionnés par le silence superstitieux des lieux arborent cette naïve gravité du premier communiant pré-pubère -un peu simplet- pétri de bons sentiments aussi vains qu’artificiels.

Ce face à face inoubliable entre ces bigots d’un jour et la grotte, l’expérience de leur vie, ce serait comme la rencontre fulgurante, mémorable, fondatrice entre leur étincelant sapin de Noël en plastique et les massifs, héroïques, immaculés cierges dégoulinants de cire des jours de grand-messe : l’expression la plus triviale de la dévotion plébéienne faite d’ostentation et d’artifices.

Piété profane, puérile et grotesque des âmes petites et paresseuses.

Au regard de ces aberrations, je crois finalement que la vulgarité et la sottise du peuple sont de véritables péchés contre l’esprit.


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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.