mercredi 12 juin 2013

150 - Le Vieux-Mans


La Cité Plantagenêt est une petite olympe au coeur de la ville mancelle. Une enclave tout en hauteur, un sommet de pierres et d’Histoire. 

La Lutèce sarthoise en somme.

Le Vieux-Mans, c'est un refuge intemporel au souffle médiéval reposant sur des bases antiques. Ses pieds sont gallo-romains, son esprit est moyenâgeux, son âme pleine de Renaissance.

Du haut du tunnel le traversant, percée glaciale et sinistre du XIXème siècle, le Vieux-Mans donne même le vertige.

Tout autour, la sérénité des cimes.

Au moins, jusqu’aux frontières vespérales...

Voies sombres, désertes, silencieuses et carrefours éclairés par des lampadaires d’un autre temps font les charmes nocturnes de ce mont manceau, comparable en certains points au Mont-Saint-Michel.

A l’heure ténébreuse, toutes sortes de fantômes épieront le visiteur égaré, l’effleureront peut-être : chats furtifs -tous gris la nuit-, rats dodus, chauve-souris alertes, hiboux interrogateurs, ombres de statues allongées par le clair de lune -saints locaux ou vagues gargouilles accrochés aux toits- et autres silhouettes mal identifiées.

Volatiles de plumes et de poils, errants des gouttières et des canalisations, hôtes des toitures et du sol, vagabonds des airs et du pavé, sculptures de pierre et de bois, gardiens de vieilles portes et veilleurs de remparts, bref présences inertes, oniriques, réelles ou imaginaires et faune vive font les murmures et les légendes du Vieux-Mans.

On ne sort pas indemne de ces pierres haut-perchées : de presque tous les côtés de la vieille cité, maintes vues plongeantes garanties sur l’agglomération moderne ! Mais surtout, plusieurs siècles séparent les deux parties du Mans. C’est dire que le voyage n’est pas seulement vertical. Il est également anachronique.

Sans omettre les violonistes ailés de la cathédrale récemment découverts (les déjà célèbres anges musiciens) conférant à l’exploration un tour aussi poétique qu’ascensionnel.

Avec ses escaliers interminables où grondent tous les vents, ses murs immémoriaux surchauffés au soleil d’été et, la nuit, ses rues hantées par des spectres de lumière -je veux parler des fameuses Chimères- la vieille ville est un lieu choisi hors du monde où, dès la tombée du jour, la réalité fait place au mystère.

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.