mercredi 12 juin 2013

158 - Les casinos


J'aime les casinos.

Pas les tables guindées avec les jeux de la roulette, non. Les simples salles de machines à sous. L'ambiance électrique et chatoyante émanant de ces lieux réjouit les sens, éveille les appétits. Les casinos, en mettant des lustres au-dessus des têtes et des tapis arlequins sous les pieds, changent les dimanches mornes en journées de fête.

Le casino, Byzance de paillettes et d'écume qui étourdit les têtes, fait tourner le sang, monter la sève... Avec son champagne et sa flotte de machines bruyantes, sa féerie de tintements et son clinquant, il fait battre les coeurs les plus rigides, décrispe les âmes les plus chastes... Temple d'exquise perdition, enfer enchanteur, la salle des machines à sous est mon refuge dominical favori.

Là, la cloche de l'église est remplacée par les sonneries annonçant gains ou pertes. Le brouhaha joyeux et frénétique régnant dans cet univers clos stimule ma piété la plus profane : fasciné par les cylindres tournants, je mise, indifférent à ma misère. Ici, l'avarice n'a plus cours : je suis riche, le temps d'une journée pleine d'illusions brillantes.

Je repars tard le soir, la bourse vide mais avec dans la tête des Marquises de paille criardes et des échos de châtelaines tapageuses qui hanteront mes songes tout une semaine durant.





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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.