dimanche 9 juin 2013

9 - La robe de mariée

Le plus méchant symbole de l’amour pot-au-feu est la robe de mariée traditionnelle.

Immaculée conception vestimentaire des âmes ordinaires, grotesque idéal des classes moyennes, dupontesque textile qui fait rêver les masses, la robe blanche de l’épousée est d'une totale vulgarité aux yeux de l’esthète allergique aux gueusailleries que je suis.

Entre parfum de crapulerie conjugale, échos de casseroles et infâmes intonations de voix de prolétaires, ce voile de fabrication industrielle glorifie surtout la fausse virginité et vraie trivialité de la femelle populaire qui le porte. Il incarne également les promesses d’un quotidien mortellement ennuyeux plutôt qu'un radieux gynécée.

L’habit de la mariée n’est qu’une forme onéreuse et grand-guignolesque de désenchantement futur, un carcan d’illusions indigestes et d’artifices puérils débouchant une fois sur deux sur un divorce insane et libérateur.

Ceux qui se prêtent à cette farce matrimoniale sont des esprits nécessairement béotiens : pour croire à la “magie amoureuse” de ce déguisement de sapin de Noël tapageur il faut cruellement manquer d’élégance, de finesse et d’acuité. Et ne pas respecter sa femme.

La robe de mariée traditionnelle, c’est le bonheur de supermarché à la portée des propriétaires de maison Phénix. Il ne reste plus que l’achat d’un canapé et d’une tondeuse à gazon pour parfaire leur félicité frelatée d’imbéciles philistins.

Le pire du pire dans ces orgies de mauvais goût populacier, c’est au moment où, entre tradition grossière et superstition roturière, la mariée jette son bouquet de fleurs dans l’assistance.

Mais on rencontre aussi l’ignoble dans les milieux les plus dégradés, lorsque la porteuse d’alliance joue à mettre sa jarretière aux enchères dans de dégradants éclats de rigolade générale.

Tandis que les gens de goût, éduqués, sensibles, de grande classe se marient en noir, avec sobriété, simplicité, discrétion.

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Qui est Raphaël Zacharie de IZARRA ?

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Oisif mélancolique, oiseau unique, ange joliment plumé, ainsi se présente l’auteur de ces lignes (une sorte de Peter Pan cruel et joyeux, mais parfois aussi un rat taciturne). Au-delà de cette façade mondaine, loin de certaines noirceurs facétieuses j’ai gardé en moi une part de très grande pureté. Dans mon coeur, un diamant indestructible d’un éclat indescriptible. Cet éclat transcendant, vous en aurez un aperçu à travers mes modestes oeuvres. Est-ce une grâce de me lire, pensez-vous? Osons le croire.